Page 11 of Ex in the City


  — Parce qu’il est faible et qu’il l’a dans la peau. On se demande bien pourquoi, mais c’est comme ça. Aucun de ses copains ne l’apprécie, on le lui a dit mais il ne veut entendre aucune critique au sujet de Dianne.

  Cela ressemble tellement à ma relation avec Will que j’en suis mal à l’aise. Je décide de changer de sujet.

  — Tu as passé un bon week-end ? Enfin, la fin du week-end, je veux dire.

  — Je suis allé au dîner d’anniversaire de mon cousin samedi soir, à Scarsdale.

  Ouf !

  — Et c’était sympa ?

  — Le traiteur, très bien, les cousins, guindés… Et toi ?

  J’ai gambergé toute la soirée et toute la nuit, j’avais peur que tu sois avec une autre femme.

  — Je n’ai pas fait grand-chose. Ta famille est de Scarsdale ?

  — Seulement le frère de mon père, sa femme et leurs enfants. Ma famille vit à Bedford.

  Je ne connais pas très bien les banlieues Nord, mais je sais quand même que ce sont généralement des gens riches qui vivent à Bedford et Scarsdale. D’accord, Jack n’a pas l’air riche. Mais s’il est l’auteur de ce magnifique cadeau, il doit avoir d’autres revenus que son salaire. Je détaille sa tenue comme si je regardais Greg le millionnaire. Je n’y connais rien en chaussures d’hommes. Les siennes sont noires et cirées. Il suit mon regard.

  — Tu as perdu quelque chose ?

  — Non, j’ai cru voir un truc courir sur la moquette. Une souris peut-être, ou un cafard ?

  Bravo, Tracey, c’est d’un romantisme !

  Note personnelle : ne jamais évoquer ce genre de choses quand tu es en galante compagnie.

  Jack recule de deux pas en scrutant le sol. Son expression dégoûtée me fait rire. Il rit à son tour.

  — Désolé, je déteste les cafards.

  Pour qu’il n’imagine pas que mon bureau en est infesté, je lui réponds :

  — J’ai dû me tromper, ça devait être une fourmi.

  Ben voyons, une fourmi dans une tour de Manhattan en plein hiver ! Il jette un coup d’œil à la boîte de chocolats :

  — Tu devrais la refermer, on ne sait jamais.

  Puis il demande sur un ton qui se veut décontracté :

  — C'est de la part de qui, au fait ?

  — Je n’en sais rien, je l’ai trouvée sur mon bureau ce matin. Il n’y avait pas de carte.

  — C'est sans doute ton « flocon ».

  — Mais il y avait une limite de quinze dollars pour la totalité des cadeaux !

  — Et ça coûte plus cher ?

  — Oh, oui !

  — Tu as peut-être un admirateur secret.

  — Qui sait ? dis-je en posant mon menton dans ma main et en le regardant droit dans les yeux pour qu’il avoue.

  — Bon, je dois aller au bureau des créatifs, pour leur donner ça, dit-il en me montrant le dossier qu’il tient dans la main.

  Comprenant qu’il n’avouera rien, j’abandonne.

  — Bon.

  — On dîne ensemble, cette semaine ? me demande-t-il avant de partir.

  Je bondis, affamée comme Raphaël devant un nouveau numéro de Jaloux.

  — Bien sûr ! Quand ?

  — Demain soir ?

  — Demain soir ? dis-je en me retenant pour ne pas lui sauter dessus, lui passer les bras autour du cou et les jambes autour de la taille.

  « Reste calme, Tracey », dit une toute petite voix dans ma tête.

  — Je crois que je suis libre.

  J’attrape mon sac sous le bureau et récupère mon agenda. Je tourne les pages. A la date de mardi, en gros caractères et souligné, il y a écrit CONFESSION.

  — Oui, c’est bien ça, je suis libre mardi soir, dis-je en m’arrangeant pour que Jack ne puisse déchiffrer ce que j’ai écrit.

  Il sourit. Je vois ses fossettes.

  Il veut me revoir !

  — Demain soir, c’est parfait, dis-je posément.

  Dès qu’il a tourné les talons, j’efface CONFESSION et j’écris JACK à la place. Souligné deux fois. Pourquoi aller me confesser si je remets ça avec Jack en sortant de l’église ? Tant pis pour la chasteté, tant pis pour mon âme. J’irai la semaine suivante, je me confesserai pour les deux soirées. Je ferai d’une pierre deux coups. Ou alors, j’ai une idée. Cette fois, je ne céderai pas. Je sors avec lui, d’accord, mais c’est tout. J’ai bien le droit de sortir deux fois de suite avec mon petit ami de transition. Je dois me réhabituer à sortir avec un homme tout en étant sûre que je ne craquerai pas.

  — Tu veux que je dorme chez toi demain soir ? C'est bien ça, Tracey ?

  Raphaël me lance un regard étonné à travers ses cils maquillés. Nous sommes à la laverie où nous nous retrouvons chaque semaine car il n’y a pas de buanderie dans nos immeubles respectifs. Nous en profitons pour papoter pendant que les machines tournent. Comme d’habitude, nous avons apporté de quoi boire. Aujourd’hui, j’ai de la bière Rolling Rock et Raphaël une Thermos remplie de brandy, de rhum et de curaçao. Ce cocktail a pour nom between sheets. Il l’a jugé tout à fait approprié pour l’occasion. Je reste à la bière, n’ayant aucune envie de boire de l’alcool si fort au milieu de la semaine.

  — J’aimerais bien que tu viennes à la maison, oui.

  — Pourquoi ?

  — Ne pose pas de question, s’il te plaît.

  — Tracey, je ne peux pas te dire oui si je ne sais pas pourquoi.

  — Qu’est-ce que ça peut te faire ?

  — J’ai besoin de savoir.

  — Raphaël, tu dors dans tous les lits de Manhattan avec Dieu sait qui, pourquoi ne peux-tu pas dormir une nuit chez moi ?

  — Je te signale que j’ai déjà dormi chez toi cette semaine.

  — Ça fera une nuit de plus, c’est tout.

  — Par terre ? Merci, mais c’est non.

  — Tu prendras le lit, cette fois, dis-je tout en plaçant un jean dans la pile « couleurs » et en buvant une gorgée de Rolling Rock. A propos, c’est fini, ton rhume ?

  — Presque… Je tousse encore, dit-il en se mettant à tousser exagérément, comme s’il devait expulser quelque chose coincé dans ses poumons.

  — Allez, sois sympa, j’ai besoin de toi.

  — C'est le deuxième service que je vais te rendre aujourd’hui, Tracey.

  Tu parles, comme si je prenais au sérieux sa promesse de me trouver un strip-teaseur pour la soirée d’enterrement de la vie de jeune fille d’Yvonne la semaine prochaine !

  — Raphaël, écoute-moi, je suis sérieuse, j’ai vraiment besoin que tu viennes dormir chez moi demain soir.

  — Pourquoi ?

  — Euh, j’ai peur de dormir seule. Il paraît qu’il y a des rôdeurs dans mon immeuble.

  Où suis-je allée chercher cela ? Je me le demande bien ! Des rôdeurs dans un immeuble de Manhattan ? On n’a jamais vu ça ! Des voleurs, des violeurs, des serial killer, oui, bien sûr, mais des rôdeurs, quelle drôle d’idée ! C'est tellement désuet comme mot !

  — Je peux venir avec Carl ? demande Raphaël.

  — Non !

  Jamais de la vie ! Il vient de passer les dernières quinze minutes à me raconter la suite de la soirée de vendredi, après qu’il est parti avec Carl du Tequila Bar. La nuit a été chaude !

  — Mais s’il y a un rôdeur dans ton immeuble, nous avons besoin de Carl pour nous protéger, Tracey !

  — Mais c’est toi, l’homme ! Tu peux le faire, non ?

  Le regard qu’il me lance est rempli de doute. Avec son T-shirt dos nu et son pantalon pattes d’éléphant en velours violet ceinturé de cuir, il ressemble à tout, sauf à un homme.

  — Je n’attends pas de toi que tu me protèges, si je te demande de dormir chez moi, dis-je en terminant le tri de mon linge, c’est pour m’éviter de faire une bêtise. Tu sais, je sors demain avec Jack…

  — Le marin ?

  — Tu ne vas pas recommencer avec ça !

  — Je plaisante !

  — En fait, si tu dors chez moi, je ne serai pas tentée de le
ramener à la maison.

  — Il est mignon ?

  — Très.

  — Alors, tu peux le ramener. Je vous attendrai au lit.

  Il me fait un clin d’œil puis saisit son verre, un vrai verre, avec une cerise et un petit parapluie en papier.

  — Désolée pour toi, je pense que tu n’es pas son genre.

  — Tu as l’air bien sûre de toi !

  Je lève les yeux au ciel. Raphaël est parfois agaçant, avec ses histoires d’homosexuel refoulé qui se cacherait en chaque homme. Il se rapproche de moi et murmure :

  — Oh, Tracey, mais regarde qui arrive ! C'est Sally-la-chaussette !

  Je regarde la femme qui vient de pousser la porte. Je ne connais pas son vrai nom, Sally-la-chaussette est le surnom que Raphaël et moi lui avons donné à cause de sa sale manie de monopoliser les sèche-linge. Pendant que ses vêtements tournent dans la machine à laver, elle introduit une chaussette dans un sèche-linge libre, si bien qu’à la fin du programme de lavage, son linge rejoint aussitôt la chaussette, sans qu’elle ait à attendre. Et les autres clients doivent prendre leur mal en patience. Cette attitude nous exaspère, nous qui économisons chaque pièce pour faire tourner ces machines. Nous passons beaucoup de temps, Raphaël et moi, à élaborer de subtiles vengeances à l’encontre de Sally-la-chaussette.

  Comme chaque semaine, nous la regardons s’approcher d’un sèche-linge, mettre une chaussette dedans, une quantité de pièces dans la fente de la machine, appuyer sur le bouton et tourner les talons. Sans nous lancer un seul coup d’œil, comme d’habitude.

  — Alors, tu es d’accord ?

  — Seulement si tu me promets que je dormirai dans le lit, dit Raphaël. J’étais frigorifié l’autre nuit par terre et j’ai besoin de dormir, je suis crevé. Je suis sorti avec Carl hier soir, et nous avons…

  — Tais-toi, je ne veux rien savoir de plus ! m’exclamai-je. Et promets-moi de ne pas dire un mot de tout cela à Kate.

  — Quoi ? A propos de Carl ? Mais elle est déjà au courant.

  — Non, pas Carl. Je ne veux pas qu’elle sache que je vois Jack pour la deuxième fois.

  — Pourquoi ?

  — Elle pense que je ne suis pas encore prête pour démarrer une relation sérieuse. Je dois d’abord cicatriser.

  — Elle a raison.

  — Oui, je sais, mais cela ne m’empêche pas de revoir ce garçon qui est vraiment supersympa.

  — Et de coucher avec lui une deuxième fois.

  — Qui t’a dit que j’avais couché avec lui ?

  — Tracey, ne me prends pas pour une andouille. Tu as bien couché avec lui vendredi soir, hein ?

  — Non, dis-je en évitant son regard et en chargeant une machine de tout mon linge blanc.

  Raphaël me suit, son verre à la main.

  — Je sais que tu l’as fait, Tracey, sinon, tu n’aurais pas besoin que je vienne jouer les garde-fous demain soir.

  — Raphaël ! dis-je, exaspérée par sa clairvoyance chaque fois qu’on parle de sexe. Bon, d’accord, j’ai couché avec lui. Mais je ne le ferai plus, même si je sais que Kate ne me croira jamais.

  — Moi non plus. Tu dois être prudente, tu es encore fragile.

  — Je ferai attention, dis-je en introduisant des pièces dans la machine. C'est pourquoi j’ai besoin de ton aide.

  — D’accord pour cette fois, mais je ne pourrai pas toujours dormir chez toi. J’ai mon propre lit, tu sais.

  — Je sais et je te remercie beaucoup, Raphaël.

  — Tu peux compter sur moi.

  — Tu es un véritable ami.

  Nous nous sourions un peu bêtement. C'est un très beau moment, un de ceux qui comptent en amitié. Mais soudain, Raphaël a une nouvelle quinte de toux. A moitié suffocant, il saisit un de mes T-shirts sales et se mouche dedans.

  De retour chez moi, je dépose mon sac de linge propre dans l’entrée avant d’aller voir ce qu’il y a à manger dans le frigo. Après la bière, j’ai une faim de loup. Il n’y a plus ni pâtes ni riz, et le pain complet est recouvert d’une pellicule verdâtre. Il ne reste que quelques pommes de terre dans le bas du frigo. Elles ne datent que de quelques semaines. Trois d’entre elles sont en partie pourries, dégageant une odeur âcre, dans le genre vodka, mais la dernière semble parfaite. J’ôte quelques germes superflus et je la lave dans l’évier, puis je l’enveloppe dans du papier d’alu et je la mets dans le four. Pendant qu’elle cuit, je vais me changer. Comme je suis crevée, je n’ai qu’une envie, m’enfouir sous ma couette avec mon roman de Jane Smiley, mais je sais que ce n’est pas raisonnable. Je dois d’abord éliminer la pomme de terre que je m’apprête à manger, sinon demain j’aurai grossi. Je suis en train de saisir la cassette de gym Tae-Bo lorsque le téléphone sonne. En temps normal, je laisse sonner, mais quelque chose me dit que c’est peut-être Jack qui veut vendre la mèche au sujet de la boîte de chocolats. Je décroche et murmure un sensuel :

  — Allô ?

  — Salut, c’est moi.

  Merde, Kate ! Merde, pas parce que ce n’est pas Jack, mais parce que mon feuilleton préféré commence bientôt et que Kate est une incorrigible bavarde.

  — Quoi de neuf ? demande-t-elle.

  — Pas grand-chose, et toi ?

  — Billy est planté devant Monday Night Football et je m’ennuie à mourir.

  — Je croyais que tu aimais regarder le foot avec lui ?

  — Non, c’est ce que je lui dis. Les hommes aiment les femmes qui aiment le sport.

  C'est vrai, j’oubliais que Kate est diplômée de l’« Académie féminine charme et ruses en tout genre », vous savez, ce genre d’endroit où l’on apprend à boire du bourbon comme une lady et à ne jamais se montrer à l’homme de vos rêves sans maquillage, avant qu’il ne vous ait passé la bague au doigt. Kate poursuit :

  — Tu n’as pas répondu à mes e-mails !

  — Je n’ai pas eu le temps de les regarder, j’ai eu une semaine de folie.

  — Je voulais savoir comment s’était passée ta soirée avec ce type vendredi soir.

  — Super.

  — Tu as couché avec lui.

  — Mais Kate, pas du tout, j’ai tenu ma promesse.

  — Je sais que tu as couché avec lui.

  — Tu avais raison, c’est un petit ami de passage. Je ne suis pas encore prête à m’engager dans une relation sérieuse.

  — Tracey, réponds à ma question. Tu as couché avec lui.

  — Ce n’est pas une question, Kate.

  — Tu as raison, parce que je ne te le demande pas, je le sais.

  Apparemment, elle a aussi fréquenté l’« Ecole vaudou de la divination et de la clairvoyance », sans doute en compagnie de Raphaël.

  — O.K., j’avoue ! J’ai passé la nuit avec lui et je ne le regrette pas.

  Il y a un silence au bout de la ligne. J’entends vaguement le football en fond, le commentateur énervé, puis Kate reprend la parole.

  — Tu es encore fragile, Tracey, c’est beaucoup trop tôt pour tomber amoureuse.

  — Je n’ai pas dit que j’étais amoureuse de lui, j’ai dit que j’avais couché avec lui.

  — Dès le premier soir ?

  — Tu as bien couché avec Billy dès le premier soir !

  — Je ne venais pas de rompre !

  — Mais peut-être que je suis guérie !

  Tu parles ! J’ai encore tellement de peine à cause de Will que je suis sûre que mon cœur saigne dans ma poitrine.

  — Kate, je sais que tu es une amie et que tu me donnes ces conseils pour mon bien, mais fais-moi confiance, je sais prendre soin de moi-même. Je vais revoir ce type, mais je suis décidée à ne plus coucher avec lui. De toute façon, je ne peux pas.

  — Et pourquoi en es-tu si sûre ?

  Je lui raconte ma stratégie mise au point avec l’aide de Raphaël.

  — Oui, mais comment feras-tu la fois suivante ?

  — Qui te dit qu’il y aura une autre fois ?

  — Il y en aura sans doute une.

  J’en suis tout excitée par avance,
mais j’essaie de garder un ton neutre.

  — Ça m’étonnerait, il n’est pas vraiment mon genre.

  — Alors pourquoi sors-tu avec lui ?

  — Parce que… il est sympa, drôle et intelligent et qu’il connaît par cœur toutes les capitales des Etats d’Amérique.

  — Quoi ?

  Laisse tomber. Elle est incapable de comprendre.

  — Ecoute, Kate, je dois te laisser, ma pomme de terre au four est prête et CSI commence dans deux minutes.

  — Tu as du bol d’avoir une télé pour toi toute seule.

  Tu as raison, j’ai du bol ! Toute seule face à la plus petite pomme de terre du monde, dans le plus petit appartement du monde.

  10

  Mardi matin.

  J’arrive tôt, comme la veille, et je dépose un sachet de poudre de chocolat et une jolie tasse de Noël dans le casier de Myron.

  Sur mon bureau m’attend un gigantesque et magnifique poinsettia blanc et rose enveloppé dans un papier transparent. Sans carte. Je me dis qu’il vient de Jack, mais je ne comprends pas pourquoi il ne me l’a pas dit quand il m’a appelée pour confirmer le dîner de ce soir.

  — C'est encore un coup de ton « flocon mystérieux », dit Brenda alors que nous grignotons une salade à l’heure du déjeuner. C'est comme les chocolats.'

  — Ce n’est pas possible, dis-je, il y a une limite financière, et ça vaut beaucoup plus de quinze dollars !

  Je commence à en avoir assez de répéter toujours la même chose ! Mais Brenda ne se démonte pas.

  — Il veut sans doute te gâter et peut-être que demain et après-demain, tu n’auras plus rien. D’un autre côté, si cela ne vient pas de ton « mystérieux flocon », ça veut dire que celui-ci t’a complètement oubliée.

  C'est vrai mais cela me choque moins qu’un flocon qui se ruine pour moi. Je préfère penser que mon flocon est atteint d’Alzheimer et que Jack me couvre de cadeaux.

  Mardi soir, après le boulot, Jack m’emmène dîner au Sea Grill, un restaurant de poisson sous le Rockefeller Center. Nous buvons un excellent vin en dégustant des coquilles Saint-Jacques. A travers la baie vitrée, nous admirons les évolutions des patineurs. A la fin du dîner, nous sortons contempler l’arbre de Noël sur la place.

  — Quand j’étais petite, mon rêve était de venir ici à New York au moment de Noël pour voir ce fameux sapin, dis-je en tremblant de froid dans l’air glacé de la nuit.