Page 19 of Ex in the City


  — Oups ! J’ai failli les oublier, dis-je en retournant à mon bureau pour prendre le sac contenant les fameuses bricoles trouvées au sex-shop.

  — Ça va ? me demande Latisha en me dévisageant.

  — Oui, c’est seulement…

  — Jack ?

  — Comment as-tu deviné ?

  — D’après Brenda, tu es vraiment accro.

  — C'est vrai, mais…

  — Chaque chose en son temps, Tracey, ne précipite pas les choses.

  — Je croyais que tu pensais que c’était une bonne idée de sortir avec lui.

  — Je t’ai surtout dit d’être prudente.

  — Pas du tout, tu as dit qu’il avait de belles fesses.

  — C'est Yvonne qui a dit cela.

  — Tu étais d’accord et tu as même ajouté que je ne devais pas écouter tous ceux qui y allaient de leurs conseils et que c’était la même chose quand tu avais rencontré Derek.

  — Ah oui ? Il me semble que les choses sont différentes. Tu es plus jeune, Tracey, ce n’est pas pareil. Tu es plus… je ne trouve pas le mot…

  — Vulnérable ?

  — Non.

  — Sensible ?

  — Non plus.

  Elle réfléchit tout en marchant. Je pense à Jack, je suis très touchée qu’il soit venu me dire au revoir avant de partir, je me demande si la soirée va se terminer tard, ce soir. Si ça se termine tôt, j’irai peut-être le retrouver.

  « Et Mike, alors ? Et Buckley ? » demande l’ancienne Tracey qui a peur de son ombre.

  « Toi, ferme-la », répond la nouvelle Tracey, sûre d’elle-même.

  — Naïve, voilà le mot que je cherchais, dit alors Latisha triomphalement.

  — Moi, naïve ? dis-je en riant d’un rire forcé. C'est faux, je ne suis absolument pas naïve !

  — Mais si tu l’es. Tu attends que le prince charmant débarque et se prosterne à tes pieds. La vie, ce n’est pas du tout la même chose, Tracey, personne ne va venir te sauver !

  — Me sauver de quoi ? dis-je très énervée de ce ton de madame Je-sais-tout.

  — Te sauver de toi-même ! Et de ta solitude.

  J’ai envie de lui répondre vertement, mais les mots me manquent, parce que tout simplement, elle vient de dire tout haut ce que je me répète depuis des semaines. Elle a peut-être raison, je suis sans doute naïve. Et alors ? Est-ce mieux d’être blasée ? J’aimerais voir leurs têtes si je rencontre le prince charmant et qu’il se prosterne à mes pieds ! Les contes de fées parfois arrivent dans la vraie vie !

  Pourquoi pas à moi ?

  15

  Dans le restaurant où nous avons réservé, une immense table est joliment dressée rien que pour nous. Nous avons invité une vingtaine des plus proches amies d’Yvonne. Brenda, Latisha et moi avons quelques minutes à peine pour disposer les zizis en chocolat sur les assiettes et pour gonfler les ballons eux aussi en forme de zizis. Le sex-shop avait un choix très limité de babioles amusantes… En fait, nous avions le choix entre des zizis et des nénés, nous avons pensé que les zizis plairaient à toutes, sauf bien sûr à Char, la copine d’Yvonne qui est lesbienne. Tout le monde arrive enfin. Très vite, grâce aux cocktails et aux plaisanteries qui fusent de part et d’autre, l’ambiance se déchaîne. Au bout d’une heure, Brenda se rapproche de moi et m’interroge :

  — A quelle heure, le Fabuleux B doit-il entrer en scène ?

  Je regarde l’heure. Zut.

  — Il a un quart d’heure de retard, dis-je à Brenda.

  — Tu devrais peut-être appeler Raphaël ?

  — Bonne idée.

  Je me dirige vers la porte, manquant bousculer un type, petit et chauve avec des lunettes. Il est en costume et tient un attaché-case à la main. Il a l’air d’un mec qui avait un rencard et à qui on a posé un lapin. Poliment, je m’adresse à lui :

  — Excusez-moi, c’est une soirée privée.

  Il est nerveux et aussi blanc que sa chemise.

  — C'est une soirée d’enterrement de vie de jeune fille ?

  Je le dévisage, interloquée, comment sait-il cela ?

  — Oui, dis-je, pendant que lentement, l’horrible réalité m’apparaît.

  Penser à tuer Raphaël. En le faisant souffrir le plus possible !

  — Vous n’êtes pas…

  Non, ce n’est pas possible. D’abord, il n’est pas noir. Quant à fabuleux, c’est le dernier adjectif qui pourrait lui convenir. Mais alors, pourquoi reste-t-il planté là ? Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas lui ! C'est lui ? Je me racle la gorge avant d’oser lui demander :

  — Vous êtes le Fabuleux B ?

  — Non.

  Ouf !

  — Je suis Steeve. Le Fabuleux B est mon colocataire.

  Ouf, c’est Steeve, j’ai cru un instant qu’il était celui que nous attendions. Mais alors, où est son colocataire ?

  — Il a été appelé pour affaires…

  — Quelles affaires ? C'est un strip-teaseur !

  — En fait, ce n’est pas tout à fait…

  — Quoi ? Il n’est pas strip-teaseur ?

  Je crois que je vais tuer Raphaël !

  — Si, si, mais il n’a pas vraiment été appelé pour affaires, c’est ce qu’il m’a dit de dire mais je ne suis pas un bon menteur.

  Je ne te le fais pas dire.

  — Où est-il ?

  — En prison.

  — Pour quel motif ?

  — Racolage. Je veux le sortir de là mais pour la caution j’ai besoin d’argent, alors…

  — Alors, quoi ?

  Qu’est-ce qu’il veut à la fin ? Un crédit ? Ça va pas la tête !

  — Alors, je vais faire le boulot à sa place et comme ça, je pourrai le sortir de prison avec l’argent que vous me donnerez.

  — Le boulot ? Vous voulez dire que vous voulez faire le strip-tease à sa place ?

  — Oui. Je l’ai déjà fait.

  Il a raison, il ment très mal, mais il ne lâche pas le morceau.

  — On m’appelle Steeve le Sexuel.

  — Steeve le Sexuel ?

  Je ne le crois pas ! C'est un cauchemar.

  — Je sais, vous vous dites que j’exagère, mais c’est parce que je suis habillé, je n’ai qu’à changer de tenue pour vous faire changer d’avis.

  Je le détaille de la tête aux pieds. Effectivement, c’est difficile d’imaginer un apollon derrière ce costume et cette cravate de cadre moyen.

  — Donnez-moi ma chance, s’il vous plaît, je vous promets que je ne vous laisserai pas tomber.

  C'est un pauvre type, j’ai pitié de lui. Son crâne brille à travers ses cheveux clairsemés, il a l’air si malheureux.

  — Ecoutez, Steeve…

  — Laissez-moi faire le show, je vous assure que vous ne le regretterez pas, juré, craché.

  J’en doute. Seuls les gamins utilisent ce genre de vocabulaire, pas très viril, mais ai-je le choix ? C'est lui ou rien. Je prends le risque.

  — Merci, dit-il soulagé. Auriez-vous, par hasard un enregistrement d’ambiance musicale ?

  — Non, je me promène rarement avec ce genre de choses.

  Il regarde autour de lui, toutes les filles papotent en buvant.

  — Et elles, vous croyez qu’elles en ont ?

  Je lui réponds par la négative. Il insiste.

  — Vous êtes sûre ?

  — Tout à fait sûre.

  — Bon, je vais me débrouiller sans musique. Laquelle est la future mariée ?

  Je désigne Yvonne qui, assise sous le panneau « interdiction de fumer », tire sur sa Menthol.

  — Cette vieille peau, c’est la mariée ?

  Surprenant, non ? Aussi surprenant que de savoir que cette horrible petite fouine bedonnante et blême est un strip-teaseur.

  Quelle ambiance ! Alors qu’il pose son attaché-case et qu’il se prépare, je me répète qu’il faut rester optimiste, ne pas se fier aux apparences. Si ça se trouve, ça va être un spectacle formidable. Quand je vous dis que je ne suis pas naïve !

 
— C'est qui, cette crevette dans le coin ? me demande Brenda en s’approchant de moi,

  — Ah, lui ? C'est Steeve le Sexuel, il remplace le Fabuleux B.

  Elle manque de s’étrangler.

  — Tracey…

  — Je sais, je suis désolée. Fabuleux B est en taule, je n’ai pas le choix.

  — Mais si, on l’a le choix, on va attraper cette espèce d’avorton par la peau des fesses et on va l’éjecter. Oh, regarde, Tracey, il commence !

  Le silence s’est fait petit à petit, ponctué par la basse de la musique qui provient d’une autre salle du restaurant. Steeve le Sexuel a enlevé ses lunettes, il regarde les invitées en clignant des yeux. Ses lunettes ont dessiné une barre rouge entre ses deux yeux. Il lâche un sonore « Bonsoir, Mesdames », et commence à enlever sa cravate. Malheureusement le nœud ne se défait pas et il s’acharne dessus les mains tremblantes. Après quelques minutes interminables où il semble étouffer à force de tirer dessus, il finit par défaire les boutons de sa chemise et à faire passer celle-ci par-dessus sa tête. Puis il attrape sa cravate et la fait tournoyer au-dessus de lui comme un cow-boy avec un lasso en s’approchant d’Yvonne.

  — Oh, non, murmure Latisha à côté de moi, l’air effaré.

  — Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? demande Yvonne.

  Steeve le Sexuel fait passer sa cravate autour de la tête d’Yvonne, et en insistant pour qu’elle descende sur ses épaules, ruine le savant échafaudage de cheveux blond rose crêpés pour l’occasion.

  — Dégage immédiatement d’ici espèce de connard ! Sinon, je te démolis le portrait ! enrage Yvonne en faisant bouffer ses cheveux.

  Il recule prudemment vers le fond de la pièce. Je souffre le martyre, bien plus encore que si j’étais en train de me faire arracher une dent. Vous voyez ce que je veux dire ? Malgré la préparation mentale, l’anesthésiant de contact puis la piqûre, vous savez ce qui vous attend. Vous avez beau prendre sur vous, le pire est à venir et vous le savez. Et le pire, c’est que vous payez pour souffrir. Exactement comme en ce moment. Je lève les yeux pour observer les autres convives. Tétanisées, elles regardent Steeve ôter les boutons de sa chemise. Il tourne autour de la pièce en s’effeuillant lentement, il sautille, tourne autour de lui-même, fait des mouvements de bassin sous le nez des copines d’Yvonne qui reculent avec un air dégoûté.

  Finalement, quand on vous arrache une dent, c’est mieux. A la fin, personne n’est nu. C'est la différence avec Steeve le Sexuel, car à la fin, lui est nu. Je croyais que rien ne serait pire que de voir ce type maigre et glabre, se donnant en spectacle en faisant rouler les muscles qu’il n’a pas et en tortillant son derrière maigrichon. Je me trompais. Le pire c’est le même, mais à poil. Quand il a tout enlevé et qu’il se retourne vers nous, j’entends Latisha murmurer :

  — Eh, les filles, regardez, il… est tout émoustillé.

  — Nous aussi, du reste, répond Yvonne d’un air railleur.

  Béat et content de lui, Steeve salue son public. Peu d’applaudissements récompensent sa prestation. En fait, je suis la seule.

  — Merci, euh, Steeve, c’était parfait, lui dis-je en glissant l’argent dans sa main et en le poussant vers la sortie.

  — Je vais prendre mes vêtements, s’il vous plaît, dit-il en remettant ses lunettes en place.

  Ah, oui, heureusement, il a des vêtements. Mais il n’est pas pressé de se rhabiller. Apparemment libéré par sa prestation, il fait le tour de la salle en promenant sa virilité comme un étendard. Toujours à poil, il échange quelques mots de-ci de-là, sans se rendre compte de l’effet qu’il fait, exactement inverse à celui qu’il recherche. Enfin, il s’en va. Un silence de mort s’abat sur la salle. Tammy, une amie d’Yvonne, dit alors :

  — Je ne me sens pas très bien.

  — C'est peut-être tout ce rhum ?

  — C'est plutôt cet horrible Steeve le Sexuel et son zizi dégoûtant, dit Brenda.

  — Si je n’avais pas fait une croix sur les mecs il y a dix ans, je le ferais ce soir, conclut Char, l’amie d’Yvonne qui est lesbienne.

  — Je vais peut-être faire comme toi, précise Yvonne en tirant sur sa cigarette.

  — Quelqu’un veut boire quelque chose ? dis-je pour tenter de détendre l’atmosphère.

  — Un verre d’eau pétillante, dit Tammy.

  Après ce fiasco, la soirée se termine assez vite. Il n’est que 21 heures quand j’arrive chez moi. Je vais avoir le temps de faire un brin de ménage, de payer mes factures en retard et de lire quelques pages de mon bouquin avant de me coucher.

  Ou…

  Et si tu appelais Jack ?

  Non, il me l’a proposé par politesse et j’ai des tonnes de trucs en retard à régler… Mon répondeur clignote.

  « Salut, Tracey, c’est moi, Jack. J’espère que tu t’es bien amusée ce soir, s’il n’est pas trop tard, appelle-moi. Je ne bouge pas. »

  Je souris.

  J’appelle.

  Une heure plus tard — tant pis pour ma salle de bains et pour mes factures —, Jack et moi sommes ensemble, assis l’un contre l’autre sur son canapé et nous mangeons des plats chinois en picorant dans l’assiette l’un de l’autre. Soudain, la clé tourne dans la serrure.

  — C'est Mike, dit Jack.

  Je ressens une panique immédiate.

  — Tu m’avais dit qu’il sortait tard ce soir.

  — Mais c’est tard pour Mike, répond-il en riant. Ne t’inquiète pas, ta présence ne pose aucun problème.

  — Tu es sûr ?

  — Mais oui, Mike t’adore.

  Deux secondes plus tard, Mike qui est supposé m’adorer se tient devant nous avec à son côté, une femme que j’identifie sans peine comme Dianne.

  — Salut, boss, je croyais que tu avais une soirée avec une copine ce soir ?

  — Oui, mais ça s’est terminé plus tôt que prévu.

  — Un problème de strip-teaseur, dit Jack, ne cherche pas à comprendre, ça vaut mieux ! Vous voulez partager avec nous ? demande-t-il en désignant les plats devant nous.

  — Non, merci, répond Mike, nous sortons de table.

  — Puisque personne ne le fait, je me présente. Je suis Dianne, dit celle-ci en s’avançant vers moi la main tendue.

  Elle jette au passage un regard noir aux deux garçons.

  — J’allais le faire, dit Mike précipitamment, Dianne je te présente Tracey.

  — Bonsoir, dis-je avec un sourire.

  Elle me semble être une fieffée garce mais il ne faut pas se fier aux apparences.

  — Je me doutais bien que c’était vous, je suis contente de faire enfin votre connaissance, dit-elle d’un ton pincé.

  — Moi aussi.

  Soudain, je me sens mal à l’aise avec mon jean et mon T-shirt. Elle porte un tailleur écossais vert et bleu qui est d’un chic fou, accessoirisé de collant et d’escarpins bleu marine. Elle a des bijoux en or. Mike les lui a offerts, Jack me l’a dit. Je sais aussi que Mike se ruine pour elle et qu’il n’a plus une seule économie depuis qu’il sort avec Dianne.

  — On dirait que vous vous êtes bien remise de votre rupture, Tracey ? demande-t-elle soudain.

  — Euh, oui…

  — Bien ! Vous avez de la chance, il y a à peine quelques semaines, vous disiez être effondrée et vous voilà déjà remise et vous avez Jack !

  Hypergênée, je n’ose pas regarder ce Jack que d’après Dianne, « j’ai ». Comme si j’en étais la propriétaire ! C'est le genre de chose qui fait fuir les hommes, on dirait qu’elle fait exprès.

  Elle poursuit :

  — Et vous faites quoi, tous les deux pour Noël ?

  Comment ça tous les deux ? Elle attend notre réponse en nous fixant. Que cherche-t-elle ? Elle insinue que nous pourrions passer ces fêtes ensemble ? Est-elle sérieuse ?

  — Je vais chez mes parents, dis-je prudemment.

  Jack ne répond pas, se contentant de manger ses nouilles chinoises.

  — Et Jack vient avec vous ? insiste-t-elle.

  Je
cherche du secours auprès de Mike, mais il me tourne le dos, occupé à enlever son manteau. Je regarde Jack. Il sourit en mangeant.

  — Non, euh…

  Que dois-je répondre ? Je ne sais même pas ce qu’il fait pour Noël. Dois-je lui proposer de m’accompagner ? Si je le fais, mes parents vont péter les plombs. Pour eux, Noël, c’est seulement la famille. Ils ont refusé que ma belle-sœur Sara participe au repas chez ma grand-mère avant qu’elle ne soit officiellement fiancée à mon frère Joey. C'est totalement exclu que je me pointe chez eux avec un mec que je ne connais que depuis deux semaines ! Jack me sauve en prenant enfin la parole.

  — Je vais skier dans le Colorado avec ma famille. Je te l’ai déjà dit, il me semble, Dianne.

  — Ah, oui ? dit-elle en bâillant. Bonne nuit tout le monde, tu viens, Mike ?

  Il la suit comme un toutou.

  — Je te l’avais dit, commente Jack, c’est une…

  — Chut !

  J’attends que la porte de leur chambre soit refermée et je murmure :

  — Elle n’est pas si horrible que cela.

  — C'est une garce.

  — Elle faisait simplement la conversation.

  — Non, elle avait envie de faire des histoires, qu’est-ce qu’elle en a à faire de tes projets pour Noël ? Elle me fait le coup chaque fois que je ramène quelqu’un ici.

  Bon, d’accord, je me doute bien que je ne suis pas la première à franchir la porte de cet appartement, mais ça ne me plaît pas d’être un numéro sur la liste. Jack s’en aperçoit car il ajoute précipitamment :

  — Je ne veux pas dire que ça m’arrive souvent, enfin pas depuis longtemps en tout cas.

  — A cause de Dianne ?

  — Non, dit-il en me prenant dans ses bras. Parce que cela fait bien longtemps que je n’ai pas rencontré quelqu’un avec qui j’ai envie de passer du temps.

  Il m’embrasse, puis dit :

  — Je savais que tu sortais d’une rupture mais j’ignorais que ça avait été aussi difficile.

  — Toutes les ruptures ne sont-elles pas difficiles à vivre ?

  — Pas forcément, j’ai eu des ruptures qui n’étaient pas douloureuses.

  — C'est toi qui as rompu ou elles ?

  — C'est moi.

  — C'est pour ça. On souffre quand on vous largue.

  — Si je comprends bien, c’est lui qui a rompu ?